Il aimait la vie plus que tout, et pourtant elle n’avait pas toujours été tendre avec lui. Une jeunesse à l’orphelinat avait forgé sa personnalité. Il aurait pu en garder rancune, mais ce n’était pas dans son caractère. Il aimait de la vie ce qu’elle lui amenait chaque jour; de longues promenades à la Casa de Campo, le frémissement du vent dans les arbres, le rougeoiement du soleil sur son visage, une bière fraîche à la terrasse d’un café.
La solitude il la choisissait, mais la laissait vite tomber quand il pouvait partager un repas, une conversation, un échange.
Autodidacte, il n’avait de cesse de s’entourer de livres, il connaissait Schopenhauer mais aussi les classiques qu’il dégustait avec gourmandise.
D’une curiosité insatiable il dévorait tout et ne se lassait de rien. Il disait” j’ai tellement de choses à apprendre”.
Il était l’ami de ses amis, savait apprécier la plaisanterie, conteur sans faille il faisait la joie des personnes qui l’approchaient.
Son rire était contagieux et on aimait le partager.
Il avait un faible pour sa famille qui s’était établie si loin, il a eu le temps de les voir, de serrer son petit fils dans ses bras et d’embrasser sa fille avec tendresse.
Michel est parti, il laisse un grand vide dans nos cœurs, il sera toujours, pour nous, l’ami irremplaçable.